Prendre l’air
2025
Microphone, haut-parleurs, amplificateur, Raspberry Pi 5®, routeurs, son en direct
Dimensions variables
Marcher sans croiser les bras, Quartier Général, centre d’art contemporain,
la Chaux-de-Fonds (CH)
Photos © Tiphaine Paquier
Dans le centre d’art, des sifflements retentissent. Deux anciens tuyaux d’aération, suspendus et transformés en enceintes, diffusent en direct les chants d’oiseaux d’une volière du Muzoo, le musée d’histoire naturelle et parc zoologique de La Chaux-de-Fonds.
Le souffle de l’air cède la place à celui des voix animales, reliant l’espace d’exposition à un paysage sonore extérieur en apparence. Mais mandarins, calopsittes, canaris ou perruches – oiseaux exotiques, domestiqués puis abandonnés – composent ici un microcosme artificiel et invraisemblable. Provenant parfois de continents différents, enfermés, ils chantent encore en plein hiver. Leurs vocalises se mêlent aux bruits de leur quotidien – passages de visiteur·euse·x·s, soin, variations de lumière ou de météo – brouillant les frontières entre naturel et construit. À ces voix s’ajoute parfois un autre sifflement, humain celui-là, enregistré comme trace d’un·e·x promeneur·euse·x invisible.
Ce dialogue entre oiseaux et humain·e·x·s évoque une histoire partagée : apprendre à siffler par mimétisme, inventer appeaux et flûtes, user du sifflement comme signal, contestation ou mélodie spontanée. Ici, le geste devient rupture et respiration, langage commun et tentative de cohabitation. Le titre « Prendre l’air » joue de ses multiples sens : sortir, respirer, emprunter une mélodie. L’installation questionne notre relation au vivant et à l’espace – naturel ou construit – que nous partageons, et propose d’écouter le sifflement comme terrain commun entre espèces.
Texte d’exposition
En collaboration avec le Muzoo, musée d’histoire naturelle et parc zoologique de La Chaux-de-Fonds.