Installations
- Oublier
- Affleurer
- Tromper l’attente
- Au loin faire surface, l’instant à l’orée d’une absence
- Partir en fumée
- Charge fantôme
- Veille
- Briser la glace en cas de nécessité
Editions
Performances
Information
FAIRE SURFACE,
L’INSTANT
À L’ORÉE D’UNE ABSENCE.
Vernis sur bois
Dimensions variables
Finaliste du pourcent culturel de l’Etat de Neuchâtel
Centre Forestier et Centre Collecteur de Montmollin, Neuchâtel (CH)
Photos et montages © Caroline Bourrit
Le projet n’a pas été réalisé. Tous droits réservés © Caroline Bourrit
Les deux Centres, Forestier et Collecteur, sont couverts d’un bardage en lames de Douglas non-traitées. Le bois, aujourd’hui encore orangé, deviendra petit à petit grisâtre. Dans son évolution naturelle, il se laissera marquer par le temps et son environnement. Afin de mettre en avant cette particularité, une lasure protectrice sera appliquée sur le bois brut pour tracer les mots d’un poème répartis sur les deux bâtiments. La lasure choisie pour l’intervention est de teinte grise. Cette couleur est habituellement utilisée pour donner un effet vieilli au bois, nommée « prégrisaillement ». Elle permet d’uniformiser le bardage dans son vieillissement, sans attendre. Par l’utilisation de la nuance grise, l’intervention joue de l’imitation de cette temporalité, finalement rattrapée ; une transformation et un renouvellement qu’évoque justement le site (coupe de bois et collecte d’animaux morts).
À travers une économie de moyen, l’installation souhaite tirer parti des aléas naturels du lieu : dans un premier temps, les mots seront visibles grâce à la teinte de la lasure. Plus ou moins discrète, l’intervention se révélera en fonction de l’attention des utilisateur·ice·x·s du site et de l’environnement lui-même. Dans un deuxième temps, au fil des ans, le bardage se foncera à l’exception des zones protégées par la lasure, ou du moins, à contre-temps. Le filtre protecteur finira lui aussi par s’estomper, pour laisser place à des surfaces davantage épargnées par l’usure du temps, devenues les fantômes des mots. C’est paradoxalement en protégeant le bois, qu’il se marquera.
L’installation souhaite mettre en avant la mesure du temps, sa fragilité et le rapport que nous en avons. Le poème joue de ce conditionnement d’apparition et de disparition, dans son sens et sa forme mais aussi en dialogue avec le lieu.
Extrait du dossier de concours